mardi 4 janvier 2011

Perdre ma respiration

Perdre ma respiration. Cela commence comme un accident, mais c'est juste un concours de circonstances.
J'étais si heureux d'être envahi, ça me donnait une raison de sortir. J'ai donné mon cœur à l'armée, c'était le seul soleil pour les durs à cuire.
Perdre ma respiration et faire des douh douh douh douh.
Tu peux mettre ta plus belle robe. Je suis en permission.
J'ai une situation confortable, j'ai même des accoudoirs. Je cherche quelque chose qui ferait que j'en aurais assez.

mardi 15 juin 2010

Manuela


Les étranges tergiversations des marionnettes immobiles du magasin de jouets ressemblent aux spectacles des musées côtés quand vient la nuit et que d’une toile à l’autre se murmurent des secrets de maîtres sur l’esquisse des craquelures. Quand elles chantent les marionnettes se font harpistes, et du fil qui guide leurs destins au moindre geste elles tirent des mélopées plaintives de guitare désaccordées, lost in translation, dans un concert de Rodrigo.

jeudi 20 mai 2010

Une souris verte


Une souris verte qui courrait dans l’herbe, je la porte à l’USB, c’est vrai que ça fait très branché. Ces messieurs me disent c’est geek, et faites cheese. Sur le petit cliché, le cheese et la souris, c’est vraiment tout chaud.


mercredi 19 mai 2010

L'habit noir qui colle à la peau et au regard


Chez certains hommes, c'est l'homme qui fait le costume. Chez d'autres c'est le costume qui fait l'homme. A moins que ce ne soit chez les costumes.

De même, l'homme fait parfois la fonction, et la fonction peut faire l'homme.

Mais doit-on en conclure que les villes peu accueillantes ne sont par urbaines ?

mardi 18 mai 2010

Echouage


On m'a dit : "prends-toi un nom", j'ai choisi "Exxon Valdez".

J'aime rouiller au fond de l'océan, et avoir mauvaise haleine.

samedi 12 septembre 2009

Les étoiles baladeuses



Les étoiles qui marchent ne font pas de bon repères. Elles se déplacent et font perdre la tête aux boussoles. Les shérifs inconstants ont le cœur baladeur, la poitrine pleine d’airs désenchantés. Les étoiles qui ne marchent pas ne font pas bons repaires aussi. On y cache dans l’encre des idées noires de monde. Dans la caverne, comme au banquet.

jeudi 10 septembre 2009

La Fleur



N’es-tu pas las de t’inventer des montagnes, et autres élans d’escalades ? N’es-tu pas là, où l’horizon broie les reliefs en une courbe plane ?
Quand tu en as fini de gravir ce que tu prends pour des Everest, tu roules des galets sur la lande jusqu’à tes pyramides artificielles.
Il faut toujours que tu relèves tout point par point, incapable de te satisfaire des faux-plats. Derrière toi tu laisses des gravières de monticules inachevés. Est-ce seulement parce que tu n’as jamais vu d’edelweiss ?

mardi 8 septembre 2009

Un Pincher dans la jungle



Dis-toi que la loi de la jungle, c’est pas fait pour les chiens.

jeudi 11 juin 2009

Les Pissenlits par la racine



Je sais ce que tu fais là. Je l’ai déjà en mémoire. Mes souvenirs sont comme les gloires que tu veux conquérir. Après tout, j’y suis déjà, avant rien, tu arrives à peine. C’est sûr que c’est a priori que se tiennent les procès d’intention. Mais tu n’auras pas de fleurs. Ça fait un moment que j’ai mangé les pétales.

mercredi 10 juin 2009

Les Chiens



Ça se rassemble même s’ils ne se ressemblent, pour crier sur les caravanes qui passent plus bas. Ça se rassemble mais de fait, il n’y en a qu’un.

mardi 9 juin 2009

Salomé’s lap dance



Dans la salle aux mets de Jean-Baptiste, se dansent des sens à perdre la tête. Des guillotines pour que dalle, sauf le plateau d’argent qu’érodent les viles promesses. Les paroles d’évangile se perdent dans les boites à rythmes décommandés par la décence.
Dans les autres salles, on danse, on sale la déhanche des raisons. Quand la boule noire se sera couchée sur une dernière version de justice ou d’air, les corps humides iront se regrouper.
Dans les lits et sofas argentés, tangue tout tourne, c’est pile c’est peer et les échanges occultes des beats par minutes aux secondes irrégulières. Rarement soixante, parfois cinquante.
Le voile de l’opaque des bières est suspendu à mes gerçures. Suspendu et tiré. J’ai la bouche pâteuse, et l’envie de saliver.
Il n’y a pas de Saints Innocents par ici. Même pas de jouets.

lundi 8 juin 2009

Cynthia



Cynthia ne croit plus aux miracles. Elle ne croit pas avoir jamais su ce que c’était, un peu plombée de n’être jamais sortie de l’ordinaire. L’essence des choses ne nourrit aucune explosion des âmes. Aucune multiplication des mains. Sauf quelques trop rares applaudissements.

dimanche 7 juin 2009

Acrostiche alphabétique



Analphabète béat contre des écrits fignolés grandiloquents hachurés, il jaillit kamikaze lyrique, mains nues, orientées pour que reste sans trébucher un vétuste wagonnet xénophile yankee zigzaguant.

samedi 6 juin 2009

Le Dégantez-vous



Elevant dedans les arbres, ne me souffle rien. Ne souffle rien. Je n’attends pas de réponses, et il n’est pas de questions qui me laissent silencieux. Est-ce que tu te souviens de ce « dégantez-vous » ?

Oui dégantez-vous ? Une phalange, puis une autre. Dégante-toi si tu veux griffer. Dégante-toi si tu veux creuser.

Si tu veux te salir les mains.

vendredi 5 juin 2009

Pot au noir dans une salle de classe



Le vent souffle plus fort qu’il ne chuchote. Ses échos liés aux jambes des pupitres aux pas des portes révisent le sifflement au soleil, qui, on a beau le siffler, ne reviendra pas. Pas aujourd’hui.

Elle rode, la verse. Elle, c’est la nuit, elle s’évanouit. Pas sans faire tomber des trucs d’avant le déluge. Dehors les flaques ne sont pas que des onomatopées. Aux rêveries, jours de pluie, j’offre tout ce que j’ai, même ce qui ne m’a été donné d’y voir. Question de défense.